La palette est ce que je considère comme un "objet ordinaire-extraordinaire" : ordinaire car objet du quotidien simplement utile ; extraordinaire car lorsque l'on y porte une attention particulière on se rend compte à quel point c'est un objet juste/intelligent, graphique, simple, solide mais aussi paradoxallement ingrat, pauvre et inconsidéré. Si Francis Ponge n'avait pas choisi le cageot pour son poème il aurait surement pu écrire sur la palette.

 

Mon enjeu principal dans ce projet a été de composer avec cette palette, de lui laisser son aspect modulaire : c'était pour moi primordial. Aussi ai-je choisi d'y intégrer directement le mobilier. Ainsi la palette devient assis pour une table basse de petite dimension.

 

Le choix du matériau comme de la construction m'ont été imposés par la palette elle-même et je m'en suis accomodé afin d'agencer mon piètement dans "l'esprit palette" ; esprit qui se veut simple d'apparence et hyper-géométrique.

 

Le plateau quant à lui est en acier afin de rompre avec le côté ingrat propre au bois de palette... De plus l'acier brut et le bois s'accordent à merveille, l'aspect froid du premier épousant la chaleur du second ; l'aspect lisse et brillant s'opposant à l'aspect rugueux ; la finesse contre l'épaisseur. Autant de paradoxes qui renforcent le désir d'aller s'accouder à cette table qui fait appel au corps de la façon la plus simple qui soit.